Renonciation à l'héritage et donation subséquente pour évasion fiscale.
Dans de nombreux cantons, l'héritage entre parents directs reste exempt de taxes, mais les frères et sœurs paient souvent des impôts sur les successions et les donations.

Si un descendant ou un parent hérite, dans la plupart des cantons, aucun impôt sur les successions n'est prélevé. Cependant, si ce sont les frères et sœurs qui héritent, il est généralement dû. Il en va de même pour l'impôt sur les donations. Toutefois, si les frères et sœurs renoncent à leur héritage en faveur de leurs parents, seulement pour le recevoir de ceux-ci sous forme de donation exemptée d'impôt par la suite, cela constitue une évasion fiscale.
Les impôts sur les successions sont régulés au niveau cantonal et sont dus lorsque l'héritage est transféré aux héritiers ou aux légataires. L'imposition d'un impôt sur les successions dépend de l'identité de l'héritier. Les conjoints et les personnes en partenariat enregistré, ainsi que les descendants, les beaux-enfants ou les enfants adoptifs sont généralement exonérés de taxe. Cependant, la décision ainsi que le montant de l'impôt sur les successions sont laissés à la discrétion des cantons. Le montant de l'impôt sur les successions est calculé sur la base de la valeur des actifs transférés. De même, la décision d'imposer ou non les donations relève de la compétence des cantons. Ils déterminent qui doit payer l'impôt sur les donations et combien il doit être élevé. Dans le canton d'Argovie, par exemple, les parents et les descendants du défunt ou du donateur sont exemptés de taxe. Cependant, les frères et sœurs du défunt ou du donateur doivent payer entre 6 % et 23 % en impôts sur les successions et les donations.
Ce différence a été exploitée par un contribuable dans le canton d'Argovie, dont le cas (BGer 2D_40/2016) a finalement été porté devant le Tribunal fédéral. Le frère du contribuable est décédé en décembre 2007, laissant une entreprise de construction. Les héritiers étaient la mère du défunt et son frère, qui cependant a renoncé à sa part de l'héritage en janvier 2008, évaluée à 685'490 Fr. Cette partie est donc entièrement revenue à la mère, qui n'a pas à payer d'impôt sur les successions dans le canton d'Argovie. Dans les mois suivants, elle a fait des donations s'élevant à 723'613 Fr. à son fils qui avait renoncé à l'héritage. Les donations aux descendants sont également exemptes d'impôt en Argovie.
Le Service fiscal cantonal d'Argovie n'était cependant pas d'accord. Il y voyait une évasion fiscale, par laquelle le contribuable avait économisé 112'752.80 Fr. (16.45 % de sa part d'héritage) en impôts sur les successions, et l'a donc taxé pour ce montant. Le contribuable a donc porté l'affaire devant le tribunal administratif spécial du canton d'Argovie et devant le tribunal administratif cantonal, qui ont tous deux donné raison au Service fiscal. Et même au Tribunal fédéral, le contribuable a échoué, car il a confirmé les décisions antérieures. Une évasion fiscale est présente lorsque (1) la structure juridique choisie est inhabituelle, inappropriée ou bizarre, (2) il est supposé que la structure juridique choisie a été utilisée abusivement juste pour économiser des impôts, et (3) la méthode choisie conduit effectivement à une économie d'impôt significative. Les trois critères ont été confirmés dans le cas présent.
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