Modifications des évaluations et décisions fiscales - Partie 3 : Nullité d'une évaluation/décision fiscale
Découvrez dans quelles circonstances rares les évaluations et décisions fiscales sont considérées comme nulles et donc ne produisent aucun effet juridique.

Si une personne fiscalement assujettie n'est pas d'accord avec une évaluation ou une décision fiscale, elle peut s'y opposer. Cependant, une fois le délai de recours écoulé et la décision devenue définitive, seuls des recours extraordinaires peuvent encore être exercés. Aujourd'hui, nous expliquons dans quels cas une évaluation/décision fiscale est considérée comme nulle et donc sans effet.
Dans des cas (rares), la nullité d'une décision fiscale ou d'une disposition peut se présenter, rendant celle-ci totalement inopérante et négligeable. Ces cas sont rares car les actes administratifs erronés ne sont généralement pas nuls mais simplement contestables. En absence de contestation, ces actes deviennent légitimes.
Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, une nullité existe également après l'expiration du délai de recours si :
- 1. le défaut qui leur est attaché est particulièrement grave,
- 2. il est manifeste ou au moins facilement reconnaissable, et
- 3. la sécurité juridique n'est pas sérieusement compromise par la reconnaissance de la nullité.
Un exemple se trouve dans l'arrêt 2C_679/2016 et 2C_680/2016 : Une médecin résidant dans le canton de Zurich, qui gagnait environ 250'000 francs par an, était dépressive et, par conséquent, apparemment incapable de soumettre sa déclaration fiscale. Entre 2004 et 2012, elle n'a pas soumis sa déclaration malgré les rappels et a été évaluée selon l'appréciation obligatoire pour les impôts cantonaux et fédéraux directs. Toutes ces évaluations sont devenues définitives sans être contestées. L'autorité fiscale zurichoise a augmenté (pour des raisons punitives) le revenu évalué encore et encore. Pour ces créances fiscales, des procédures de poursuite ont été majoritairement initiées et des saisies de salaire réalisées. En 2006, l'autorité fiscale a reçu des documents de saisie du bureau des poursuites, montrant que la médecin imposable ne disposait plus à ce moment-là d'aucun actif saisissable et que son véritable revenu était bien en dessous du montant évalué. L'autorité fiscale a continué à augmenter le revenu évalué jusqu'à ce qu'ils atteignent 750'000 francs. Le Tribunal fédéral a souligné que l'évaluation ne devrait pas être effectuée pour des motifs fiscaux ou pour punir le contribuable. Il a déclaré nulles les évaluations discrétionnaires à partir du moment où les autorités fiscales étaient informées de la situation financière et des revenus réels de la médecin. Le défaut aurait dû être reconnaissable pour les autorités fiscales.
Dans notre prochain article de la série sur les modifications des évaluations et des décisions fiscales, nous vous expliquerons le recours extraordinaire de la révision.
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